La Confédération internationale des syndicats libres (CISL) appelle mercredi l'OMC à prendre des mesures pour "soulager les drames sociaux" vécus dans les pays "soumis à la concurrence déloyale de la Chine" dans le commerce du textile, libéralisé depuis un an.
Une conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce est prévue du 13 au 18 décembre à Hong Kong.
Dans un communiqué, la CISL demande à l'OMC de "ne pas attendre 2008" pour adopter des mesures visant à "soulager les drames sociaux" provoqués dans le monde par la libéralisation du commerce du textile et des vêtements, qui profite à la Chine, "concurrent déloyal" des "autres pays à bas salaires".
Pour la CISL, cette libéralisation au 1er janvier -- limitée depuis par des accords rétablissant partiellement des quotas jusqu'en 2008 à l'entrée de l'Union européenne et des Etats-Unis --, a provoqué des "ravages" au plan social, surtout en Afrique et en Asie.
Dans un rapport de 33 pages, intitulé "L'envers du modèle", la CISL estime que les pays en développement en Afrique et en Asie sont les principales victimes d'une "ruée des acheteurs vers la Chine", due aux prix "extrêmement bas" de productions de "10 à 50% moins chers que leurs concurrents d'autres pays à bas salaires.
"Ces prix sont principalement dus à l'exploitation effrénée de la main-d'oeuvre", affirme la CISL, citant des "salaires réels anormalement bas, des heures de travail excessives, des conditions de santé et de sécurité souvent intolérables".
Du fait de cette "concurrence déloyale", la Chine a enregistré un bond de "70% de ses exportations textiles vers les Etats-Unis et de 45% vers l'Europe entre janvier et avril 2005", rappelle la CISL.