COTONOU - Les sacrifices vaudou de poulets vivants risquent de transmettre le virus de la grippe aviaire aux prêtres de ce culte animiste largement répandu au Bénin.
La présence du virus H5N1 est attestée depuis la semaine dernière au Nigeria. Au Bénin voisin, où est né ce culte, les autorités ont mis en garde les prêtres vaudou.
"Nous avons identifié les groupes à risque, y compris les féticheurs et les adeptes du culte vaudou qui parfois tuent les animaux avec les dents", annonce Guillaume Hounsou-vé, chargé de l'élevage au ministère de l'Agriculture, dans un entretien accordé à Reuters.
Des moutons, des chèvres et d'autres animaux sont parfois utilisés dans les cérémonies vaudou mais ce sont les poulets qui sont le plus souvent offerts en sacrifice aux dieux. Et les prêtres du rite les décapitent avec un couteau ou avec les dents. Dans les deux cas, ils s'exposent au sang des poulets, l'un des moyens de contamination des êtres humains par les oiseaux malades.
Depuis sa réapparition fin 2003, la forme humaine de la grippe aviaire a fait quelque 90 morts en Asie.
Ces derniers jours, Hounsou-vé et d'autres fonctionnaires béninois ont mis au point un plan d'action pour prévenir la maladie. "Nous ferons des messages ciblés et surtout dans les régions où il y a des 'couvents'", dit-il en allusion aux lieux sacrés utilisés pour les rites vaudou.
On estime que 60% des 7 millions de Béninois pratiquent le vaudou.
(Vu sur les dépêches insolites de Libération.fr)